Avec mon service, la Direction des Pédagogies Innovantes, nous avons organisé le 22 juin 2023 à La Rochelle Université, la 8eme édition de la Journée de la Pédagogie Universitaire intitulée Cours en comodalité – Présence, ici et à distance.
Le choix de ce thème s’explique par l’existence dans le paysage de notre université du projet Smart Code (Démonstrateur du Numérique dans l’Enseignement Supérieur) qui a comme objet la mise en place d’une offre de formation flexible et personnalisable (Smart Curriculum On Demand) en présentiel, à distance ou les deux en même temps, ce qui nous amène à la Comodalité.
Bref, pour soutenir la réflexion sur ces nouvelles pratiques, nous avons invité deux personnalités de marque, M. André Tricot et M. Julien Morice pour deux conférences thématiques dans la première partie de la journée. Dans l’après-midi, chaque ingénieur pédagogique a proposé un atelier afin de permettre aux participants d’interagir, d’échanger et d’apporter sa pierre à l’édifice.
De mon côté, avec Mme Anne Aubert, MCF en Neurosciences, La Rochelle Université, nous avons proposé l’atelier Le métier d’enseignant(e) universitaire, à l’ère de la comodalité.
Pourquoi cette thématique ?
Je me sens obligée d’apporter ici des arguments d’ordre personnel et d’ordre scientifique.
Côté personnel, je m’intéresse depuis quelques années aux processus de construction de l’identité professionnelle des enseignants et enseignants-chercheurs, à la façon dont les nouvelles pratiques interfèrent avec ces processus.
Côté scientifique, le rôle des pratiques professionnelles innovantes en lien avec le métier de l’enseignant, suscite depuis longtemps l’attention des chercheurs qui travaillent sur le développement professionnel des enseignants. C’est le cas des recherches menées par Centra (1989), Akerlind (2005), Boyer (1990) ou Schön (1983). Ces recherches, au sujet du développement pédagogique, c’est-à-dire le développement des compétences à l’égard de l’enseignement et la capacité de développer et à livrer des enseignements, doivent constituer le socle des activités proposées par les services universitaires de pédagogie.
Les résultats des recherches montrent que les pratiques pédagogiques des enseignants ont un lien très fort avec les conceptions de ces derniers, c’est-à-dire, l’épistémologie personnelle de l’enseignant.
Fox (1983) a notamment découvert que les enseignants développent ces conceptions, à travers l’expérience personnelle, les interactions avec les étudiants et l’environnement d’étude. Quatre types de théories ont ainsi été développées : la théorie du transfert, la théorie de la formation, la théorie du voyage et la théorie de la croissance. Chacune de ces théories a des implications sur le choix des méthodes d’enseignement, sur le style d’enseignement, et sur la vision de l’enseignant en ce qui concerne l’intégration des innovations pédagogiques dans ses pratiques.
Je ne vais pas insister plus, l’idée est là.
Identifier les conceptions des enseignants, pourrait nous aider à soutenir la transformation des pratiques pédagogiques, que ça soit en lien avec le numérique ou pas.
Si ces explications vous ont intrigué ou au moins, convaincu pour voir comment s’est déroulé l’atelier Le métier d’enseignant(e) universitaire, à l’ère de la comodalité, je vous propose d’aller plus loin et lire l’article qui lui correspond.
Bonne lecture!
