L’européanisation des cadres nationaux de l’enseignement et de la formation a débuté dans les années 1980 et aboutit à la création de l’espace européen de l’enseignement supérieur « favorisant la mobilité intra-européenne » par le processus de Bologne (1999).
Avec la Stratégie 2020, l’espace de l’enseignement supérieur européen avance encore plus vers l’accomplissement des objectifs communs (« porter au moins 40% la part de la population âgée de 30 à 34 ans ayant achevé un cursus universitaire » ) à travers d’une combinaison de mesures nationales, portant sur l’adaptation du cadre national, le renforcement de la qualité de l’enseignement supérieur et de la formation, la professionnalisation du corps enseignant, etc.
Les nombreux rapports ministériels et missions d’évaluation qui se succèdent entre 2010 et 2019 remettent tous en question le modèle traditionnel de l’enseignement supérieur français associé à l’inadaptation aux nouveaux enjeux de formation et aux caractéristiques de la population étudiante. La question principale que tout le monde se pose : « Comment faire réussir des publics plus larges et plus diversifiés, que ce soit en réduisant l’échec des étudiants en difficulté, en donnant aux étudiants à fort potentiel la possibilité de le développer ou en ouvrant largement les dispositifs d’enseignement aux publics en formation tout au long de la vie ?»
Le Rapport de Claude Bertrand, publié en 2014 avait déjà identifié une possible réponse : la transformation pédagogique de l’enseignement supérieur français est nécessaire afin de rompre avec la logique de transmission et de faire évoluer la structuration de l’offre de formation vers un modèle de formation centré sur les résultats d’apprentissage des étudiants.